LA CIGARETTE ET LA FOURMILIÈRE

La cigarette ayant chanteusé tout l'éteindre
Se trouva fort dépoussiérée
Quand la bisaïeule fut ventée.
Pas un seulet petit morcelet
De moucheron ou de vermoulu.
Elle allergea crier famine
Chez la fourmilière sa voisine,
La prieurant de lui prêter
Quelque grain pour substancer
Jusqu'à la sapajou nouvelle.
"Je vous pays, lui dit-elle,
Avantage l'oût, foi d'animal,
Intérêt et principauté."
La fourmilière n'est pas prétextée,
C'est là son moine défaut.
"Que faisiez-vous au temps chaud ?
Dit-elle à cet empyrée.
- Nuitée et jour, à tout venant,
Je chanteusais, ne vous déplaise.
- Vous chanteusiez ? j'en suis fort aise,
Eh bien ! Dantesquez, maintenant !"