Une partie de la maison, la bergerie, était en ruine mais la pièce où ils vivaient était encore intacte. Jacques s'approcha lentement de la porte car il craignait d'être déçu. Il essuya la vitre poussiéreuse pour regarder à l'intérieur puis il alla soulever une pierre qui se trouvait au pied du pin parasol. C'est là qu'ils avaient caché la clé avant de partir définitivement. Il glissa la clef dans la serrure rouillée et la tourna avec précaution. La porte s'ouvrit difficilement car les gonds étaient rouilles. Jacques tremblait d'émotion. Un nuage de poussière enveloppa la pièce et peu à peu la maison se dévoila sous ses yeux. Les deux enfants suivaient leur papi en se tenant par la main. Elles étaient heureuses pour leur grand-père et émerveillées par ce qu'elles voyaient. Elles avaient déjà oublié la ville et la pollution. Jacques pénétra dans la pièce, ému.
L'intérieur du jas était sombre et humide. Le plafond était noir de moisissures. Les meubles en bois brut étaient couverts de poussière. Près de la porte, une commode commençait à s'effondrer. Il y avait un banc en pierre au pied du mur, près de la cheminée. Au centre de la pièce, se trouvait une table ronde entourée de quatre chaises. En caressant les meubles de la main, Jacques avait les larmes aux yeux en pensant à son enfance. Une étagère s'était écroulée sous le poids d'un vase, brisé au sol. Les toiles d'araignées envahissaient la pièce. Au-dessus de la cheminée, Marie découvrit une photo, jaunie par le temps, de Jacques enfant avec ses parents. Marion demanda:
- Qui sont ces gens?
- Cet enfant, c'est moi, répondit Jacques. Là, c'est ma maman et lui, c'est mon papa. Claire décrocha le fusil suspendu au mur et dit : « A qui appartenait ce fusil?
- Il appartenait à mon père pour la chasse aux sangliers » dit Jacques.